Date

Mardi 21 mars 2006

Heure

15:00

Température

46 celsius

Journal de bord:

Commerçants, conduite et chat mort


Caméléons séchés, mangues, beignes et même des médicaments qui immunisent la peau contre les coups de couteau, on trouve de tout chez les commerçants ambulants du Niger.

Vendredi soir dernier, je suis partie en expédition pour aller saisir sur pellicule (carte mémoire!) quelques scènes de la vie des commerçants de la rue. Ils ne sont pas très difficiles à trouver, plusieurs fois par heure des vendeurs s'arrêtent devant la porte de notre maison et crient ce qu'ils ont à vendre en prenant bien soin de prendre une voix aigue pour attirer l'attention. Vous voulez un café? Il n'y a pas de bistro ici... Mais si vous jetez un coup d'oeil dans les environs, vous êtes certain de trouver un vendeur de thé ou de café avec sa petite bouilloire et son charbon pour faire chauffer l'eau. Il y a même des couturiers ambulants qui se promènent avec leurs machines à coudre en équilibre sur la tête. C'est très pratique lorsqu'on perd un bouton sur le chemin du travail! Tout comme ces hommes qui font des pédicures dans la rue (pédicuriste?!) On retrouve aussi des vendeurs de carottes, très pratique pour les fringales lors des longues marches dans Niamey. Il suffit de repérer le gars qui crie "Carotte Carotte!". Bien négociées, on peut avoir 3 carottes pour environ 50 cfa, soit l'équivalent de 15 cents canadiennes. Souvent ces vendeurs n'ont même pas 12 ans et ils portent plusieurs kilos de fruits et légumes sur leurs têtes. Tout se vend à l'unité étant donné que la majorité des gens vivent avec de très petits salaires qui leurs sont versés au jour le jour. Même les grandes multinationales comme Nescafé ont des produits adaptés à la manière de commercer ici en Afrique.. Ainsi, on peut trouver des sachets de café instantané enveloppés en portion individuelle pour l'équivalent de 12 cents canadiennes. Le matin avant de partir, le travailleur va acheter sa dose de café avec sa portion de lait et de sucre tous emballés individuellement.

"Carotte Carotte!!"

 

Le Parc du W prise 2

La fin de semaine dernière, j'ai emprunté la petite Tercel 4x4 de l'ONG pour me rendre au Parc du W (deuxième visite pour moi) en compagnie de Kader, Jimmy, Sylvie, Aline et Louisa (les françaises!).  Six dans un véhicule cinq places? Ce n'est pas grave c'est le vieux modèle sur le format "Station" on met quelqu'un dans la valise! Étant donné que je suis trop grand pour y rentrer, c'est Jimmy qui subira le supplice de la valise... Il y avait tellement de poussière dans l'air qu'en sortant de la voiture nos vêtements et notre peau avaient changé de couleurs. Une fois sur place, nous n'avons pas le choix, il faut engager un guide pour rentrer sur le terrain du Parc avec le véhicule. Sept dans un véhicule pour cinq... Pas de problème! Je monte sur le toit avec Aline et Louisa! "Non, mais c'est pas la belle vie ça!" Assis sur le toit d'une Tercel 1988 dans le milieu de la brousse Africaine à balayer l'horizon à la recherche du lion! Contrairement à ma première visite, le guide parle très bien français et il est moins à cheval sur les règlements que le premier. Il nous explique que les animaux ne sortent pas beaucoup quand il y a autant de poussière dans l'air. C'est un bien pour mal, le parc est pratiquement vide de touristes. La poussière ne semble pas importuner les babouins qui nous observent percher dans leur arbre. Après une attente de trois heures au même emplacement pour des éléphants, nous décidons de prendre le chemin du campement sans avoir vu l'ombre d'un pachyderme. Avant de prendre le chemin du bivouac qui se trouve 24 kilomètres plus loin dans le Parc, Kader nous laisse et va acheter des cigarettes pour le guide à l'entré du Parc. Cinq minutes après il revient tout énerver,  un éléphant à traverser le chemin devant lui! Hop! Nous embarquons sur le toit direction l'éléphant!

 

Une fois l'éléphant mitrailler par nos appareils photos, nous reprenons la direction du campement pour y passer la nuit. Sur le chemin, nous apercevons deux phacochères, des gazelles et plein d'oiseaux magnifiques. (Pour des photos d'animaux aller voir ma première chronique sur le Parc W, avec la poussière qu'il y avait les couleurs des photos du week-end ne sont pas terribles). Le campement est très bien organisé, nous couchons dans des tentes type "prospecteur", nous avons accès à une douche et ils nous laissent faire un énorme feux de camps pour faire cuire nos saucisses à hot-dog! La nuit venue, les gardiens installent des lanternes autour du campement pour éloigner les lions. "Maudit! Faut pas les éloigner! Je veux voir un lion moi!" me dis-je dans ma tête. Nos voisins de campement sont majoritairement des français qui visitent le Parc avec la petite famille. Malheureusement pour eux, lun d'entre nous sort une bouteille de Vodka de son sac. Jimmy décide d'écraser le bouchon de la bouteille de Vodka... Nous n'avons plus le choix, il faut la terminer! Après quelques tours la bouteille est terminée... Nos pauvres voisins tentent désespérément de dormir pendant que nous on s'amuse à refaire le monde, rire (les filles riaient fort en ti-pépère) et à chanter! Finalement une voisine pette les plombs et vient nous aviser de se taire. Elle prend bien soin de spécifier que ce sont les filles qui la dérange...  Nous nous déplaçons vers le bord du fleuve où je raconte aux filles des histoires de disparitions mystérieuses qui ont eu lieu sur le site du Parc W. Elles ont la trouille. Je me fais un plaisir fou à rajouter des détails sur l'histoire du Fou du Parc qui serait relié à ses disparitions... Apeurées, elles vont aux toilettes ensemble, de peur de rencontrer le Fou du Parc. Je  leur dirai le lendemain matin que rien de tout ça n'est vrai.

"Les passagers du voyage Parc W/Niamey sont invités à boucler leurs ceintures, nous traversons une zone de turbulence qui durera 2 heures"

Sur le chemin du retour, c'est moi qui ai pris le volant de la Tercel. . En brousse, les nids de poule c'est plus comme des nids d'autruche... Bref ,on ne peut pas les éviter. Donc quand j'en vois un arriver (ce qui arrive pas très souvent, je me fais toujours surprendre) je sers le volant fort, je le prends de face, je rentre dans le trou et je me croise les doigts pour en ressortir dans la même direction qu'à l'entrée. Ça fonctionne!  La radio est brisé... Alors je chante "On the Road Again" entrecoupé de "HiiiiiiiiiiiHaaaaaaaa Cowboy" quand on prend des trous qui font bondir la petite Tercel 4x4... La belle vie!

La vengeance deuxième essaie; Deuxième flop

Vous vous rappelez lors de la dernière chronique je vous parlais du scorpion dans la boîte d'allumette... Le mystère demeure toujours. Sylvie et Jimmy repartent ce soir pour le Canada, je crois bien avoir une confession de leur part avant qu'ils mettent le pied dans l'avion. Toujours est-il que nous n'avons toujours pas eu notre vengeance sur Aline et Louisa. J'ai reçu plusieurs courriel de leurs familles et amies qui me suppliaient d'être doux avec elle. "Une douce vengeance" m'a demandé la mère d'Aline. Un mouton c'est doux! Non?... Tout commence mercredi soir alors que je prends ma "simili douche" avec mon seau et ma choppe d'eau glacée dans la noirceur nigérienne, j'ai une illumination. Ah non, finalement ce n'est qu'Adamou qui m'envoie ma lampe frontale pour me sortir de la noirceur. Une heure plus tard, je suis assis devant chez moi et je fixe un mouton qui me fixe lui aussi. Et si on enfermait un mouton dans la chambre des deux françaises question de les faire sauter à leur retour. "Jimmmmmmyyyyyy, j'ai un plan de la mort pour la vengeance et si.... " Il n'en fallu pas plus pour qu'on parte emprunter un mouton chez le voisin, Ibrahim. Il faut faire vite, on ne sait pas à quel heure les filles reviennent. Premier obstacle... Leur porte de chambre est barrée à clé! (Bravo pour la confiance les filles!). Pas de problème, la porte de leur chambre de bain est débarrée elle! Le mouton bêle comme s'il s'en allait se faire égorger, pourtant la chambre de bain est bien plus confortable que le tas de fumier où nous l'avons cueilli, il peut même boire dans la cuvette! Une demi-heure plus tard, alors que Jimmy et moi on se roule pratiquement sur le plancher tellement on trouve que notre coup est bon, on remarque que le mouton ne bêle plu... Et si elle était morte suite à un traumatisme (le gars qui l'a transporté jusqu'aux toilettes l'a quand même échappé trois fois en chemin). Ah non... Elle ne bêle plu parce qu'elle est occupée à éparpiller ses multiples crottes (semblables à des Glossettes) sur le carrelage. Oups... Vite refermons la porte, nous n'avons rien vu...! Finalement les filles arrivent! Elles ont bizarrement l'air du genre de fille qui vont pas rire en voyant un mouton dans leurs chambres bains... Est-ce la fatigue? Peut-être... En tout cas, l'effet escompté n'est pas au rendez-vous! Elles nous font la gueule! Aline fait sa Brigitte Bardot en chialant que nous avons traumatisé la pauvre petite bête. Alors que vous comme moi, savons très bien que nous avons permis à ce mouton de sortir de son tas de fumier le temps d'une soirée. Je connais beaucoup de moutons qui en rêvent le soir en se couchant. Rappelez-vous  le Petit Prince qui disait "Dessine moi un mouton dans une chambre de bain". Les françaises n'ont sûrement pas lu le Petit Prince!

Cliquez-ici pour un enregistrement mp3 de la planification du coup...

Les motards de Niamey

Depuis que j'ai conduit la petite moto d'Adamou, j'ai eu la piqûre pour la moto. Que demander de mieux,  une moto qui marche à moitié, pas de casque, des chauffeurs de taxi qui collectionnent les accidents avec les motards et surtout moi qui ne sait pas comment conduire une moto! Vraiment j'adore! Le mieux dans tout ça, c'est qu'ici pour louer une moto, pas besoin de permis de conduire, d'assurance, de dépôt ou d'autre choses plates du genre, seulement les quelques dollars que coûte chaque heure de location et il te laisse partir! Bon ok... Pour l'instant je n'ai pas encore osé m'aventurer dans le gros trafic nigérien mais ça viendra si je me trouve un casque! Si jamais vous venez à Niamey et que vous louez une moto, vous devez savoir qu'ils tiennent leurs réservoirs à essence assez vide... Je l'ai appris à mes dépends! Hop panne d'essence! On pousse la moto jusqu'à la station d'essence!

 

Et je vous laisse sur une photo de cette mante religieuse photographiée à 3:00 du matin à la Villa des canadiens!

La mante vous dit "Grrr... Grrr... touche pas à ma fleur"

Les choses que vous ne verrez jamais au Québec!

Un enfant qui sourie avec son chat mort au bout d'une corde

 

 

Le dicton de la semaine:

"Un chat mort, ça miaule pas fort"