Le mariage et la diète immodium

Moi autour des amis du marié

La journée du mariage
Samedi matin réveil plutôt que je l'aurais voulu... Pas le choix, Adamou se veut assez insistant en mettant de la musique trop forte et en brassant mon lit (ça me rappelle les samedis matin chez nous quand j'étais jeune, mon père et Adamou se seraient-il parlé?...) Bon puisqu'il le faut! Je prends rapidement ma douche. Ah tiens! je crois que je ne vous ai pas encore parlé de la douche ici...

-------------------Pause durant laquelle je vous raconte c'est comment prendre une douche quand on vie à la nigérienne!---------------
Au début quand je me levais, il y avait toujours un chaudron d'eau bouillante de prêt que je diluais à une chaudière d'eau froide pour avoir de l'eau tiède (oui oui je vous le dis chaud+froid=tiède). Je partais dans la "douche" avec ma chaudière, un petit verre de plastique et mon shampoing. Mais rapidement, je me suis rendu compte que j'étais le seul à avoir de l'eau tiède pour prendre ma douche! Ah ben crime! Pas question qu'on gaspille du gaz parce qu'ils croient que je suis une petite nature! À partir de ce jour, mes douches seraient avec la même eau glaciale qu'ils utilisent tous. Je vous disais qu'ici il y avait un plus blanc que "blanc" et bien je vous annonce qu'il y a aussi un plus glaciale que "glaciale". Je ne sais pas si c'est parce que je me sens vulnérable nu, mais à chaque fois que je prends ma douche je me rappelle les histoires de mouches qui pondent des oeufs sur la peau dont tout le monde me parlait avant mon départ... Ça doit être un mélange de l'eau glaciale et de ces histoires qui font que mes douches ne durent jamais plus que 3 minutes!
                -----------------------------------------------------Fin de la pause "histoire de la douche"------------------------------------------

Une fois la douche prise nous prenons la direction de l'Écogare (endroit d'où partent les taxis de brousse), car le mariage a lieu à Birni à environ 1h15 de Niamey. On paie nos billets pour se rendre à Birni, on n'est pas chanceux un taxi vient de partir pour Birni, il faudra attendre que le nôtre se remplisse. En attendant, je vais magasiner des tissus avec Kader pour me faire coudre des vêtements à la mode africaine. Finalement, juste comme nous finissons de négocier les tissus, notre véhicule est prêt à partir. Kader glisse 300 cfa au chauffeur et nous avons la chance de nous asseoir dans la cabine avant. (3 sur une banquette au lieu de 5 à l'arrière). Bien que houleuse, la route ne se passe pas si mal (probablement un répit pour ce qui nous attendait au retour...) après plusieurs arrêts pour déposer des gens dans les villages sur notre chemin nous finissons par arriver à Birni chez la famille de Kader. Ils sont 12 enfants du même père et de la même mère, c'est rare ici! Début d'une longue journée de marche! Ici pas de taxi, alors quand on veut passer d'une place à l'autre c'est la marche et croyez moi, les "place à l'autre" sont longues quand y fait un soleil de plomb et environ 35 degrés Celsius à l'ombre. On se rend finalement au point de rencontre où on doit trouver le marié qui se fait fêter par ses amis. Trop tard, le marié est reparti se cacher. Il ne reste que ses amis qui boivent le thé. Ils nous invitent à boire le thé. Ici le thé est assez "hard core", c'est comme un shooter de thé au citron dans lequel on dilue 4-5 cubes de sucres et qu'on fait mousser.

Ensuite, nous faisons une autre "place à l'autre" sous le même soleil de plomb pour se rendre sous un auvent où sont réunis tous les hommes des deux familles pour négocier et procéder à la remise de la dote pour le mariage. Les deux pères se retirent sous un arbre pour négocier les derniers détails. Après 5 minutes le père du marié revient les mains pleines d'argent pour la remise officielle de la dote. C'est très spécial de les voir transiger comme si c'était la vente d'une auto. La somme minimale de la dote est de 50 000 cfa mais c'est très mal vu si le marié n'offre que le minimum. Une fois l'argent remise, on fait le partage de dattes et de cola (un fruit) avec tous les hommes présents pour partager symboliquement la dote. Prochaine étape l'union des mariés plus tard dans la veillée. En attendant, je pars explorer les environs. Je me joins à deux petits gars qui chassent des oiseaux avec leurs lances-pierres. Ils finissent par tuer une tourterelle... C'est très spécial de voir le petit garçon arracher la tête de l'oiseau et le déplumer à mains nues. (Grippe aviaire vous dites?!)
 

Finalement, nous arrivons au moment fort du mariage; la veillée. Les parents de la mariée viennent installer le lit nuptial dans la salle communautaire du village et on attend que les mariés arrivent. Finalement après une longue attente, ils arrivent chacun cachés sous une couverte. On les fait asseoir sur le lit nuptial, on enlève les deux couvertes, on prend quelques photos et vlan c'est fini. Vraiment différent de nos mariages au Canada... Les mariés n'ont même pas de l'air content! Mais bon... Ce n’est pas dans leurs habitudes de montrer leur joie devant la belle-famille. Après une longue journée, nous sommes allés nous coucher chez des amis d'Adamou.

Ouf! Deuxième réveil matinal à 7:00am pour attraper un taxi de brousse vers Niamey. On dirait que c'était le mauvais matin pour me lever avec un mal de coeur et de ventre; pas moyen d'avoir la banquette avant dans le taxi. Nous serons 5 sur la dernière banquette et en bonus j'ai le pneu de secours sous mes pieds. Je vous jure que je n’ai jamais connu un voyagement aussi inconfortable... J'aurais mieux aimé être attaché sur le toit tellement nous étions tassés là dedans... Pour reprendre une expression entendue d'un professeur de mathématique au secondaire... "Je pense je vais être malade mais j'sais pas par quel boutte ça va sortir". Cette fin de semaine là m'a définitivement tué pour le restant de la semaine. Je vous épargne les détails, mais en bref, j'ai eu peur de manquer d'immodium... Mais ça va mieux depuis que j'ai changé l'immodium pour des bananes plantains! (Merci à Carine pour son truc!)

Pour ceux qui le connaissent,
Aux dernières nouvelles il était très probable que mon ami Jérémie vienne me rejoindre à Niamey en avril pour réaliser son stage dans un organisme partenaire du miens! Yhé!

 

Le dicton de la semaine? (Car oui, il y a maintenant un dicton de la semaine)
"Si tu es à Birni et que tu bois de l'eau de pays, ton papier de toilette faut pas que tu l'oublies"