Date Samedi 28 janvier 2006
Heure 14:30 (en pleine sieste)
Température 35
Journal de bord:

 

Le Bio et les chèvres

Je discutais avec un des membres de l'ONG qui forme les villageois à utiliser des insecticides biologiques au lieu de ceux toxiques qui contaminent le sol et finissent par le rendre incultivable. Il propose l'utilisation de l'ail mélanger à de l'huile d'arachide et un autre ingrédient que j'oublie. Il m'a sortie mon premier proverbe à saveur de sagesse africaine: "La terre n'est pas un héritage de nos parents, c'est un emprunt à nos enfants" ... J'ai bien aimé! Donc tenez vous le pour dit; le  bio c'est pas juste "branché" sur le Plateau, à Niamey aussi on prend le tournant vert!

Une chèvre et son bébé sur mon chemin du retour de l'ONG

Ou presque... Il y a des sacs de plastiques qui volent partout dans la ville, c'est fou... J'ai même vu une chèvre en manger un morceau! Mais bon... J'ai aussi vu une chèvre manger du carton... Les chèvres sont faites rough ici! Et en plus elles sont intelligentes, le jour elles se promènent de gauche à droite dans Niamey et le soir elle reviennent dormir chez leur propriétaire, en plus elles savent quand traverser sur les routes pour pas finir en gigot.

 

Hyène qui fait pas peur et arbre mal chanceux

Dans nos activités d'intégration nous avons été visiter le musée national de Niamey. Kader et Jean-Philippe ont payé 100 francs cfa pour rentrer et moi 1000 francs cfa parce que je suis un étranger! Et un 1000 de plus pour prendre des photos... Jean-Philippe est canado-burkinabé c'est un étranger aussi! INJUSTICE.com ... Il y avait même un gardien qui nous suivait pour tasser les enfants quand je prenais des photos, je lui ai dit que c'était beau des enfants sur des photos, il semblait pas comprendre. En gros le musée est intéressant sur le côté culturel mais côté animaux ça fait un peu dure! Il y a un zoo d'intégré au musée, on y retrouve des pauvres singes enfermés dans des cages grosses comme ma poche. (poche des jeans là), des lions qui ont de l'air écoeuré de tourner en rond dans leurs cages et des hyènes qui font même pas peur tellement sont maigres.

Bref tous les animaux ont de l'air mal en point et malheureux... Une porte grande ouverte pour un stagiaire de la SPCA! (Vétérinaires sans-frontière ou êtes-vous?) Il y avait quand même des choses intéressantes au musée.  Par exemple, le squelette du plus gros crocodile, trouvé dans le désert nigérien par une archéologue américaine. Et aussi un arbre assez unique... Imaginez-vous le désert du Ténéré qui fait 400km de large, et bien dans ce désert il y avait 1 arbre, genre 1 arbre that's it, pas deux, pas trois, UN! Eh bien, un tata de touriste à trouvé le moyen d'avoir un accident de voiture dans le désert et d'en profiter pour frapper le seul arbre sur 400km. Moi au moins quand je frappe un arbre en voiture je m'assure qu'il en reste d'autres autour...

Les enfants du Niger

Les petits enfants sont fascinés par ma caméra

Les enfants ici sont vraiment différents des enfants au Québec. Premièrement ici un enfant ça pleure pas pour rien, quand il pleure c'est parce qu'il a faim. That's it that's all. Jamais vous verrez un petit gars pleurnicher à sa mère parce qu'il veut un paquet de gomme balloune, ça n'arrive juste pas. C'est vraiment spécial de voir comment ils sont autonomes rapidement. Souvent on voit passer une petite fille de 5 ans avec son petit frère de 1 ans sur le dos. Chose qui serait simplement inimaginable au Québec. L'autre il était 23:00 et je marchais dans le noir et je ne savais pas trop ou j'allais, j'ai croisé une petite fille de 4-5 ans avec son petit frère, elle semblait parfaitement savoir ou elle s'en allait et n'avait pas peur du tout quand je l'ai salué. Imaginé la même scène à Montréal, la DPJ aurait ramassé l'enfant en moins de temps qu'il n'en faut pour dire "Niger".

 

Night life à Niamey

Vendredi soir il y a eu une soirée québécoise au resto de l'hotel Sahel, il semble que c'est le point de rencontre des québécois à chaque semaine. Je m'y suis donc rendu avec Jean-Philippe. Ouf... Il semble que la gang le fun n'était pas au rendez-vous. Nous avons écouté une dame dans la quarantaine nous raconter pendant une heure que "son cuisinier" (de 16 ans, payé 100$ par mois...)(un stage pour la DPJ?!)  était sur le bord de la porte parce qu'il ne savait pas c'était quoi une salade de fruits et que "Oh grand malheur" il avait laissé pourrir une mangue dans le frigidaire. C'était assez lourd à entendre, genre de madame qui est une nobody à Montréal et qui vient au Niger pour pouvoir se petter les bretelles. Quand j'ai demandé à la madame ce qu'elle faisait ici, elle m'a dit qu'elle était comptable volontaire pour un ONG local mais que ça servait pas à grand chose car il y avait plein de passe droit dans les livres de l'ONG.. Je lui ai répondu que ça il y en avait partout, elle m'a dit que chez nous au Canada il y en avait pas de tel ampleur... J'étais ben fière de lui rempler les commandite et Norbourg... Elle se tut.. J'étais content de ma shot! Sérieusement, on se serait cru dans Elvis Gratton quand la femme parle de sa femme de ménage dominicaine qui sait pas faire briller son argenterie... Une chance que nous avions une sortie de secours, Jean-Philippe connait un ami travaillant pour le CECI à Niamey, nous l'avons appelé en douce pour lui demander de venir nous chercher à l'hotel. Avec sa voiture il nous a amené faire une tournée des bars branchés de Niamey. Nous avons débuté au bar La cloche, ici on ne commande pas de bière, ce sont des "Conjonctures". Un jour je découvrirai bien pourquoi! Au comptoir il y avait un québécois dans dans la quarantaine (décidemment ces québécois dans la quarantaine!) qui semblait être sur le radar... C'était bien bizarre de le voir faire de l'oeil au nigérienne à peine majeure. Finalement une belle nigérienne d'à peu près 20 ans est venue le rejoindre au comptoir. Selon Jean-Philippe, "C'est comme ça ici!C'est normal!". Ok d'abord, j'arrête de dévisager le québécois. Après une conjoncture, nous sommes allés dans un bar sur le toit d'une bâtisse. Il y avait un band local qui jouait de la musique. C'était super! Le ciel étoilé, le bruit des djembes, la guitare et le nigérien qui chante en Djerma (une fois j'ai reconnu un mot que j'avais appris la veille). Quand on a fini notre deuxième conjoncture, l'ami de Jean-Philippe est venu me reconduire chez Kader (mon célibataire d'accueil).

La vue de l'entrée de ma maison. Wow! Un chameau et un gars qui porte un panier sur sa tête!

Les crêpes du samedi matin et le marché

Probablement une tradition que je tiens de mon père, j'ai réveillé Kader et Adamo (le voisin hyper sympathique) avec des crêpes canadiennes! Pour ceux d'entre vous qui ont eu la chance de goûter à mes crêpes, vous savez déjà que ce fut un franc succès. Il manquait juste le sirop d'érable que j'ai oublié au Canada... Je trouverai bien un substitut africain... Après le déjeuner, Adamo m'a amené au petit marché sur sa petite moto. C'était vraiment génial, les cheveux dans le vent avec mon chapeau de cowboy en moto sur les routes de Niamey. Je vous ai même enregistré un extrait sonore avec mon magnétophone. Au marché j'ai négocié avec l'aide d'Adamo, un ananas à 800 cfa pour 600, un kilo de patate pour 300 au lieu de 600 et 1 kilo de steak haché pour 1600 cfa. Il parait que c'est un deal.

Ce soir je prépare un pâté chinois pour Kader et Adamo.  Je vous en donne des  nouvelles bientôt... Seul problème, pour l'instant je n'ai pas de Ketchup... J'irai voir au marché tantôt!